Pour un bouddhisme engagé

Deux livres qui démontrent que le bouddhisme conjugue aussi bien le lâcher-prise que l'engagement.

Dans l’esprit de beaucoup de gens, le bouddhisme rime sans doute bien plus avec lâcher-prise qu’avec engagement. Et pourtant, il n’y a pas incompatibilité entre cette religion et l’action, comme l’a bien montré l’exemple du moine vietnamien Thich Nhat Hanh. A preuve aussi ces deux ouvrages dus à deux enseignants américains de la tradition zen, Bernie Glassman et David Loy.

 

Pour en savoir plus sur cette notion de bouddhisme engagé, voir aussi http://www.zen-occidental.net/articles2/engage.html

Notes pour une révolution bouddhiste

Cet ouvrage traite des causes des problèmes auxquels l’homme moderne et notre planète sont confrontés : le temps, l’argent, le sexe, la sécurité, la guerre, le changement climatique, pour n’en citer que quelques-unes. Quelles réponses le bouddhisme peut-il offrir au monde occidental (et au monde en général) mais également : comment le bouddhisme peut-il et doit-il s’adapter lui-même aux besoins des hommes modernes dans un monde globalisé? Le livre de Loy est très accessible et nous invite à réfléchir aux béances de notre être qui nous poussent dans la course vers l’illusion. Ce manque d’être qui s’ajoute à l’action des trois poisons –ignorance, désir, aversion– sont au cœur de sa réflexion. Toutefois, la réponse à ces questions reste avant tout individuelle, et sur la pratique personnelle pour « former des hommes et des femmes de bonne volonté ». En cela, l’engagement bouddhisme reste sans doute fort différent de celui qu’on a pu voir fleurir dans le mouvement du catholicisme social au cours des 19e et 20e siècles.

 

David Loy. Notes pour une révolution bouddhiste. Editions Kunchab.

Le cercle infini. Méditation sur le sûtra du cœur

Pour Bernie Glassmann, la pratique de la méditation ne peut rester limitée au dojo. Si l’esprit ordinaire est la Voie, cet esprit ne se limite pas aux gestes simples de notre quotidien mais s’engage dans des actions quotidiennes au service des autres et de la justice. À travers le commentaire de deux textes fondamentaux du bouddhisme zen, le Soutra du Cœur et le Sandokaï, il réfléchit aux liens entre le bouddhisme et l’action sociale : rien n’est séparé, tout est Corps de l’Unité. Éveil et compassion active sont inséparables : on ne peut absolument pas rester indifférent à la souffrance d’autrui, et c’est par l’attention aux plus faibles qu’on progresse vers la bouddhéité. Le Zen authentique se vit dans le monde et non hors de lui.

 

Bernie Glassman. Le cercle infini. Méditation sur le sûtra du cœur. Albin Michel.